Jaffa Lam
Jaffa Lam : la Woman Workers’ Association
L’artiste chinoise Jaffa Lam (Hong Kong, °1973) a recherché son estime de soi et sa confiance en elle alors qu’elle était une jeune adolescente dans le cadre d’un cours de dessin extrascolaire. Elle étudie ensuite au département des beaux-arts de l’Université chinoise de Hong Kong, où elle obtient une licence en arts, une maîtrise en beaux-arts et un diplôme de troisième cycle en éducation artistique. Grâce aux techniques mixtes, elle crée des sculptures et des installations in situ à partir de matériaux recyclés tels que du bois de caisse, de vieux meubles et des tissus recyclés. Elle exploite à la fois la culture locale, l’histoire, la société et l’actualité. À travers des sujets tels que la perte de l’artisanat dans la ville et la régénération du cycle de fabrication de l’art, elle présente les points de vue et les pensées des gens ordinaires à travers des installations dialogiques.
La collaboration avec les travailleurs locaux occupe une place centrale dans sa pratique. Cette approche, associée à son utilisation de matériaux trouvés et recyclés, donne naissance à des sculptures et des installations qui portent sur les thèmes du travail, de l’identité et de la collectivité. Depuis 2009, elle travaille en étroite collaboration avec la Hong Kong Women Workers' Association, un groupement d’anciennes ouvrières d’usines de textile. Par ailleurs, pour sa première exposition personnelle sur le sol européen, elle commente les changements sociaux et politiques à Hong Kong. Pour cela, elle donne une seconde vie artistique à des vêtements et des chariots hors d’usage.
Pour élargir la portée de ses recherches sociales, elle commence également à filmer sa pratique. Dans la série documentaire « Inner Worlds », on la voit coudre du tissu de parapluie recyclé avec des ouvriers. « J’essaie de dialoguer avec les travailleurs pour comprendre leur situation. La raison pour laquelle ils sont ici et la façon dont ils travaillent ». Grâce à sa pratique généreuse, Jaffa Lam donne donc une nouvelle vie à la fois aux travailleurs et aux matériaux, tout en créant entre-temps quelque chose d’intangible : une communauté.
Pour préparer son exposition à Art Basel, elle collabore à nouveau avec l’Association des ouvrières de l’industrie textile. Elle reconnaît également le profond niveau de personnalisme qui anime cette petite communauté intime : « C’est comme une industrie familiale. Je vais toujours dîner chez eux. Nous nous faisons des amis et nous travaillons ensuite ensemble. De plus, nous continuons à mettre la main à la pâte ensemble pour de nouvelles expositions. »
HW