Guy Woueté
Guy Woueté : installations de la liberté
Guy Woueté grandit à Douala, la plus grande ville du Cameroun, où il apprend la sculpture et la peinture de manière artisanale. Il poursuit ensuite ses études à Bruxelles et à Paris. Actuellement, il travaille et réside en alternance à Douala et à Anvers. Il est un artiste multimédia, mais effectue aussi de la recherche à propos de la relation entre l’art et la technologie à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Amsterdam (Rijksakademie). Son œuvre plastique est essentiellement composée de sculptures, d’installations et de photos. Il utilise la réalité sociale contemporaine (à la fois européenne et africaine) comme source d’inspiration pour ses œuvres qui dénoncent la discrimination et qui se concentrent toujours sur des thèmes tels que l’oppression, la migration, la pollution et l’aliénation.
Pendant sa jeunesse à Douala, Guy Woueté suit une formation technique de monteur, car sa mère le pousse à « réfléchir à son avenir ». Chaque jour en allant à pied de sa maison à l’école, il passe devant une œuvre exposée d’un sculpteur local, ce qui suscite son admiration et son attention pour les arts plastiques. Quelques années plus tard, ce même sculpteur deviendra le formateur de Guy Woueté. Après ses premières expositions remarquées en 2005, il reçoit en 2006 directement le prix Thami Mnyele, qui est nommé d’après l’artiste sud-africain et combattant de la liberté Thamsanqa (Thami) Mnyele (1948-1985), qui était impliqué dans la politique anti-apartheid du Congrès national africain et du Mouvement de conscience noire (Black Consciousness Movement).
À l’instar des idées de libération de Mnyele, la création artistique de Guy Woueté n’est pas un objectif en soi, « mais une opportunité pour poser un regard honnête et mener une réflexion sur l’époque dans laquelle nous vivons. » L’artiste le fait par le biais d’installations et de sculptures qui sont réalisées avec des matériaux simples (corde, peluches, totems, cages avec des bouteilles PET) et d’auto-portraits posés avec différents types de légumes au premier plan de l’image. Chaque œuvre comprend des références espiègles et douloureuses à la pauvreté, à l’emprisonnement, à l’esprit de consommation, à la pollution environnementale ou à la myopie raciale.
HW