La collection de la Ville d’Anvers est une initiative dynamique qui vise à faire prendre conscience de la diversité de la scène artistique contemporaine de la cité portuaire. Reflétant l’esprit de la ville en mouvement, elle présente des œuvres d’artistes locaux et internationaux, aussi bien des talents émergents que des valeurs établies. Bienvenue!

Fia Cielen

°1978
Born in Hasselt, BE
Lives in Antwerpen, BE

Fia Cielen : magie et état sauvage

Fia Cielen obtient son master en arts plastiques en 2008 à l’Institut supérieur des Beaux-Arts d’Anvers, où elle travaille et habite actuellement. Elle associe divers médias, guidée par l’alchimie et le motif du cristal, la forme géométrique qui se multiplie dans toutes les directions. Elle réalise des dessins de créatures masquées, des grandes impressions numériques et laisse les araignées, les sels et les produits chimiques métamorphoser ses sculptures et installations. Son cosmos artistique explore le côté obscur de l’existence, qui se trouve dans une zone floue entre la réalité et l’imaginaire et dans une sphère sinistre.

Fia Cielen ajoute volontiers des éléments naturels qu’elle ne contrôle pas afin d’essayer de parvenir à une certaine réappropriation d’un monde désenchanté. L’artiste s’intéresse surtout à l’état intermédiaire, aux zones éphémères et à ce qui est effrayant, autant d’éléments qui se retrouvent régulièrement dans ses dessins. Ceux-ci sont peuplés de créatures qui se trouvent à la frontière entre l’humain, l’animal et l’élémentaire. Elle s’inspire aussi régulièrement de toutes sortes de masques et de déguisements : des masques rituels, des masques de carnaval, des déguisements d’animaux. Elle estime que la « mascarade » fait partie intégrante de la culture européenne et qu’elle tire son origine d’une époque antérieure à la fondation de l’Europe. Il s’agit d’un vestige d’une époque où le sauvage et le magique faisaient encore partie de la vie quotidienne. Dans un monde trop régulé, Cielen souhaite représenter des situations où nous pouvons retrouver un sentiment sauvage, comme une manière de redonner de l’importance au sentiment intuitif que l’aliénation peut être intrinsèquement plus naturelle. Elle essaie d’invoquer une réappropriation d’un monde désenchanté. 

Le point commun de tous ses dessins est la représentation de transformations. Il est toujours possible de détecter vaguement une certaine identité humaine qui transparaît dans le côté monstrueux. Ces monstres sont dans un état de mobilité, de transformation, plutôt que dans un état de stagnation. De cette manière, les œuvres font appel à cet élément dynamique à la fois au titre de représentation et de processus. Selon l’artiste, le lien entre la mascarade et la métamorphose est une métaphore appropriée de notre culture moderne, avec sa fine couche de culture et l’état sauvage qui se cache derrière. La culture est peut-être représentée par le masque alors que notre véritable nature se cache en dessous de celle-ci. L’humanité n’est peut-être qu’une illusion ? 

Fia Cielen réalise des idoles de religions qui n’existent pas et fait des expériences, telle une hérétique, avec des sels, du borax, de la soude, des cristaux et des sels chimiques en allant à l’encontre des conventions. Elle analyse les cristaux, certains grandissent très rapidement, d’autres très lentement, certains ne grandissent que dans l’eau, d’autres seulement dans les airs. À un certain moment, ils arrêtent d’être actifs. Comme un artiste qui décide quand une œuvre est terminée. « En réalité, je ne fais qu’examiner ce que cela devient. » 

(Fia Cielen, 2013) Le récif corallien artificiel qu’elle représente n’existe pas sur cette terre, mais il pourrait exister dans un autre monde. Le sentiment de se trouver à une frontière historique et futuriste est ce qui l’intrigue le plus dans ces zones de transition physiques et mentales.

 

HW