Bendt Eyckermans
Bendt Eyckermans suit sa formation de peinture à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers et obtient son diplôme en 2016. Lors de son enfance, il tire son inspiration artistique des sculptures de ses parents et de ses prédécesseurs. L’œuvre plastique de son père, de son grand-père, de son arrière-grand-père et de son arrière-arrière-grand-père réveille son intérêt pour la sculpture et l’histoire, qui sont restées des thèmes récurrents dans ses peintures. L’artiste est particulièrement fasciné par la monumentalité et les formes narratives en deux dimensions du bas-relief, dont il s’inspire régulièrement. Afin de perpétuer la tradition familiale, il travaille actuellement dans l’ancien atelier de son grand-père.
Sous l’impulsion de la tradition familiale, Eyckermans s’inscrit à l’école d’art à l’âge de seize ans pour y développer ses talents de dessinateur. Ce n’est que plus tard, à l’Académie des Beaux-Arts, qu’il apprend à transformer une esquisse en une composition de couleurs et de formes grâce aux anciens maîtres. Il se spécialise dans la peinture belge et nourrit une profonde admiration pour l’école Laethem-Saint-Martin et les œuvres de Constant Permeke en Jean Brusselmans. Leur travail l’inspire pour la réalisation de peintures avec des formes brutes et primitives, avec des ombres dramatiques et des figures humaines dans des postures étranges. Au fil des années, il perfectionne sa méthodologie de travail pour parvenir à un style plus clair et plus précis. Il peint des personnages réalistes ou des morceaux de ceux-ci, principalement des mains et des pieds, dans des décors étranges et avec des associations et des connotations surréalistes. Il utilise des bustes, des statues ou des portails d’accès monumentaux qu’il associe à des scènes ou à des composantes contemporaines. Il repeint également des sculptures de son passé familial avec de la peinture à l’huile sur des toiles. Il crée ainsi des compositions et des situations qui semblent très classiques, même si elles n’appartiennent clairement pas à ce courant. Les anachronismes qu’il crée s’inspirent généralement de l’absurde et du surréalisme : deux jeunes hommes qui discutent avec un oiseau sur l’herbe, un personnage qui parle avec une statue ou une fillette qui parle au téléphone dans une forêt enchantée. Il associe ainsi des images historiques à un sentiment contemporain.
Les personnages de ses toiles sont souvent des amis ou des passants de son atelier, qu’il représente comme des figurants dans une certaine position. Ils ne lui servent pas de modèle pour une simple image ou un portrait, mais « posent » afin de capturer le sentiment adéquat d’une image ou d’un souvenir. Pour Eyckermans, la peinture est un moyen de donner une place à des événements, au propre comme au figuré. Ses toiles sont dès lors très personnelles, presque autant qu’un journal intime.
HW