Otobong Nkanga
Les tapisseries que Nkanga a conçues pour la salle triangulaire sont produites au TextielLab, le laboratoire du TextielMuseum (musée du textile à Tilburg).
Sur The Weight of Scars (2015), l’artiste a fait prévoir des emplacements pour des photographies. Nkanga affectionne l’usage de ce média à travers lequel elle part en quête de la frontière entre la réalité qui peut être contenue dans une photographie et la quantité d’informations et de vérité qui demeure invisible. Tout ce qui précède ou suit le moment de la prise de vue ne peut être inclus dans une image statique. Ainsi, une photo peut de fait être une preuve, mais ne montre pas forcément la vérité.
Nkanga souhaite en outre fixer le monde qui l’entoure par le biais de la photographie, non pas tant pour créer une image statique, mais au contraire pour attester des changements. La photographie fournit des preuves de l’intervention humaine.
Nkanga n’avait que sept ans quand elle a perdu son père et à peine dix de plus quand sa mère est décédée. Qui plus est, l’incendie de sa maison en 1977 a détruit toute preuve tangible de sa petite enfance. Seules deux photos ont pu être sauvées : une photo où figure la petite Otobong, avec son frère et sa sœur, et une photo de mariage de ses parents. Cet enchaînement de disparitions a empêché Nkanga de poser certaines questions sur son origine et son passé. Sa propension à tout vouloir étudier jusque dans le moindre détail et à toujours rassembler le plus d’information possible est peut-être liée à ces événements.