LA COLLECTION DE LA VILLE D'ANVERS

Pour The landscape stares back, Ignace Cami part de textiles artisanaux en laine représentant des paysages qu’il a trouvés dans des boutiques d’occasion. Ils constituent un exemple typique de travail au foyer, une forme locale et souvent très intensive de production culturelle. Cami s’intéresse également à l’arrière de ces textiles. Car, si le recto dépeint un paysage idyllique, nostalgique et préindustriel, le verso montre le labeur et la besogne de celui ou celle qui l’a produit. Dans les paysages, Cami découpe des masques à cornes en référence à des créatures mi-humaines issues de contes populaires, qui incarnent en général les fascinations et les peurs régnant au sein d’une communauté. Les caractéristiques spécifiques du paysage jouent souvent un rôle important dans la nature des histoires qui y émergent. Après avoir scanné les versos, Cami agrandit les images et les sérigraphie ensuite sur de la toile de jute à l’aide d’encre bouffie (une encre spéciale, moussante, qui gonfle et crée ainsi du relief). Cela génère une sorte de trompe-l’oeil. Les taches de couleur d’apparence abstraite ne deviennent lisibles qu’en les regardant à distance.